Au cours de mes visites et échanges, je remarque un regain d’intérêt croissant pour l’artisanat, voire pour les métiers d’art.
L’achat éthique s’installe de plus en plus dans les mentalités : on passait de la consommation à la consomaction…
La Trésorerie, concept store âgé de 2-3 ans seulement, a fait le choix de sélectionner des produits beaux, fonctionnels, respectueux de l’environnement (choix des matières…) et de les proposer de manière transparente : lieu de production précisé… Les fabricants, quasiment tous européens quand ils ne sont pas français, bénéficient d’une rémunération « juste » par rapport au travail effectué. On retrouve donc l’importance du savoir-faire et de la transmission, du travail de la matière… sans oublier bien-sûre la créativité, pour des objets du quotidien : de grands classiques de qualité à de nouveaux designs… essentiellement pour la maison.
Ci-dessous un exemple très intéressant :

collection Indigo par l’artiste céramiste Brigitte de Bazelaire qui réinterprète ici le service Rouen 32 de son enfance, édité par Gien au XIXe siècle.
« La faïencerie de Gien fait aujourd’hui partie du patrimoine culturel français. Elle produit de manière artisanale, depuis 1821, l’intégralité de ses faïences à Gien, en France. Cette entreprise est aujourd’hui l’exemple du parfait mélange entre tradition et modernité : utilisant des techniques modernes, elle continue toutefois de pratiquer un savoir-faire plus traditionnel comme la peinture à la main.
Crédit photo d’ambiance: Francis Hammond »
Les produits proposés sont donc originaux et valorisent la production, qui n’est pas toujours artisanale. Mais quelque part, je considère ce point de vente comme « clé chronologiquement » dans les concepts stores parisiens : les références Colette et Merci, Home autour du Monde qui développe son réseau… Pour ces derniers, leurs sélections se veulent pointues, mais à ma connaissance pas de parti-pris éthique concernant la fabrication dans la sélection.
Puis, est arrivé Empreintes, ouvert il y a quelques mois seulement. Empreintes, c’est le concept store des métiers d’art et aussi une initiative Ateliers d’Art de France (Le syndicat professionnel des métiers d’art). Considérez donc tous les objets proposés comme des pièces uniques, voire ce lieu comme un musée où on pourrait acquérir les œuvres… Décoration, bijoux, papéterie… le champ est large et c’est superbe… Le bâtiment est spacieux et qualitatif, les espaces répartis sur plusieurs étages, les objets bien présentés : scénographie comme informations (fiche descriptive de l’artisan, de la technique). Ci-dessous leur vidéo de présentation :
Est-ce que l’artisanat serait devenu un secteur d’avenir? Des maisons de luxe recherchent ces profils, mais pour une sélection de métiers seulement.
Il faut peut-être aussi voir plus loin, plus large, si on en a la possibilité : certains artisans tentent une visibilité plus internationale en s’exposant à Maison&Objet : c’est le cas du très talentueux jeune plumassier Julien Vermeulen.

Bado Senshi, 2015 – création Maison Julien Vermeulen – 70x60x150 cm – plumes, silicone, aluminium, coton – copyright Maison Julien Vermeulen
En tout cas certains (s’)investissent dans cette voie pour mettre en lumière cette jeune génération d’artisans : c’est le cas de L’Atelier Singulier, dont on attend le coup d’envoi prochainement, et un nouveau concept de partenariat avec des artisans attitrés, comme vous pourrez le voir dans la vidéo suivante.
Cela donne envie, non?
Alors, l’artisanat a-t-il la super cote?
En tout cas, il est d’actualité :
- au Carreau du Temple avec l’événement Hermès hors les murs, jusqu’au samedi 26 novembre : vous pourrez rencontrer des artisans et échanger avec eux
- au carrousel du Louvre, via le Carrousel des Métiers d’Art et de Création, du 1er au 4 décembre
- à la galerie des Ateliers de Paris, via Noël aux Ateliers pour une boutique Éphémère exceptionnelle avec une sélection des créateurs d’Hôtel Bohême et des Ateliers de Paris, du 15 au 23 décembre
De belles visites voire de beaux achats en perspective…